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                                       G…, 11 juin.

Où en étais-je hier, ma cousine ? (Car le « piéton » attendait ma lettre et m’a obligé de la finir brusquement.) J’étais, je crois, en train de songer : « Ah ! fi, monsieur Rousse ! on ne parle pas de ces choses-là devant les dames ! » Mais je voulais faire encore une réflexion. Avez-vous remarqué que dans ces discours académiques (à part de très rares exceptions), ce sont toujours les mêmes qui sont cités, ou désignés à notre admiration par des périphrases ? On rend tout le temps hommage à M. Pasteur, à M. Renan, à M. Taine ou à M. Dumas. Il n’y en a que pour ceux-là ; jamais rien pour MM. X… ou Y… Cela est désobligeant à la longue, et ces pauvres gens doivent se dire : « Comme ça, nous ne sommes, nous, que de fichues bêtes ? » Ne pourrait-on pas s’arranger pour que les politesses et les égards fussent répartis avec une inégalité moins choquante ? N’oublions pas, messieurs, que l’Académie est un salon !

À propos d’Académie, je vais vous dire une découverte littéraire que j’ai faite tout dernièrement. C’est une poésie beauceronne, et je vous assure que cela est rare, les vers du pays de Beauce !

Donc, on croit, en ce pays-là, que le meilleur moyen de préserver les granges et les greniers des rats et des souris — de la « varmine », comme ils disent