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n’avais jamais vu, et qui n’est peut-être pas un méchant garçon, est un de ceux à qui j’ai souhaité le plus de mal. Et je ne sais pas encore, à l’heure qu’il est, si je lui ai pardonné.

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                                       G…, 10 juin.

MA CHÈRE COUSINE,

Je viens de lire le discours de M. de Vogüé et celui de M. Rousse. L’un de ces deux discours est fort beau. Mais j’ai vu, dans l’un et dans l’autre, que la périphrase sévit toujours à l’Académie, et qu’elle va même couramment jusqu’à la devinette. C’est une rage, dans cette boîte-là, de ne jamais appeler les gens par leur nom. On pourrait en faire un jeu pour les heures de pluie à la campagne : le jeu des charades académiques.

En voici quelques échantillons :

«… Il fut grand-maître de l’Université, il est votre confrère ; son nom est devenu dans notre pays le synonyme des meilleures vertus, etc… »

Qui est-ce, ma cousine ?

Je ne vous dissimulerai pas que c’est M. Duruy. Mais il me semble que ce n’est pas très aimable pour M. Jules Simon. Car lui aussi est académicien et ancien ministre de l’instruction publique ; et si ce n’est pas lui qui est désigné ici, c’est donc qu’on