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Marivaux et de Meilhac, le Silvestre Bonnard d’Anatole France…

Mais je m’arrête : cela fait déjà beaucoup plus de vingt volumes. Ma foi, tant pis ! je raye toute ma première liste, et je n’y laisse guère que Racine et Renan.

Et n’allez pas vous récrier, ni me prendre pour un esprit dépourvu de sérieux. J’ai l’air de ne garder que les contemporains ; mais, en réalité, je garde les anciens aussi, puisque nos meilleurs livres, les plus savoureux et les plus rares, sont forcément ceux qui contiennent et résument (en y ajoutant encore) toute la culture humaine, toute la somme de sensations, de sentiments et de pensées accumulés dans les livres depuis Homère, et puisque ceux d’à présent sortent de ceux d’autrefois et en sont la suprême floraison…

Mais je suis bien bon de me donner tant de mal. Les vingt volumes que je préfère aujourd’hui, les préférerai-je dans vingt ans ? ou seulement dans six mois ? D’ailleurs, j’en préfère bien plus de vingt ! Ah ! que ce monsieur me gêne avec sa question !

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                                       Paris, 31 mai.

J’ai remarqué dans un kiosque de journaux, entre autres eiffeliana, un « document » qui m’a touché par sa niaiserie généreuse et compliquée. C’est la Tour Eiffel construite en 300 vers. Entendez par là