Page:Lemaître - Les Contemporains, sér5, 1898.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

  16. Un volume de poésie de Lamartine.
  17. Un volume de poésie de Victor Hugo.
  18. Le théâtre d’Alfred de Musset.
  19. Un volume de Michelet.
  20. Un volume de Renan.

Mais je n’ai pas envoyé cette liste, car je me suis aperçu qu’elle n’était pas sincère. Sans m’en rendre compte, je l’avais dressée, non pour moi seul, mais pour le public, et j’y exprimais des préférences « convenables », plutôt que d’intimes prédilections.

Or il ne s’agit pas ici de choisir les vingt plus beaux livres qui aient été écrits, mais ceux avec qui il me plairait le plus de « passer le reste de ma vie »… Voyons, de bonne foi, est-ce que j’éprouve si souvent que cela le besoin de lire la Bible, Homère, Eschyle, etc. ? J’ai bonne envie, ma cousine, de rayer mes dix premiers numéros. J’y substituerai les livres que je lis vraiment et d’où me vient presque toute ma substance intellectuelle et morale. Je mettrai là du Sainte-Beuve et du Taine, Adolphe, le Dominique de Fromentin, les Pensées de Marc-Aurèle, un peu de Kant, un peu de Schopenhauer ; puis un volume de Sully Prudhomme, les poésies de Henri Heine, celles de Vigny, peut-être les Fleurs du mal ; un roman de Balzac, Madame Bovary et l’Éducation sentimentale, un roman de Zola, un roman de Daudet ; le Crime d’amour de Bourget, quelques contes de Maupassant, Aziyadé ou bien le Mariage de Loti ; quelques comédies de