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pace d’une nuit ! Et partout, cette fantastique activité de ruche joyeuse !

Pourtant, vous vous en souvenez, elle n’a guère été encouragée, cette pauvre Exposition. Elle avait contre elle l’Europe, et elle n’avait pas toute la France pour elle… Eh bien, ils verront !… Ah ! le brave peuple, si gentil, si courageux, si ingénieux, si plein de ressources imprévues et inépuisables, si digne de n’être pas malheureux !…

Je suis aujourd’hui fertile en exclamations, ma chère cousine. Je vous le disais bien : le floréal des arbres et du soleil, et cet autre floréal, un peu fiévreux, de l’industrie des hommes, nous font une double griserie, légère et douce, et qui nous rend extrêmement aimables et expansifs…

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À Monsieur Ernest Renan.

                                       Paris, 7 mai.

CHER MAÎTRE,

L’examen de conscience, très recommandé par les philosophes, et excellent pour les individus, doit l’être aussi pour les peuples. Pourquoi ne feriez-vous pas, à l’occasion du Centenaire de la révolution française, l’examen de conscience du dix-neuvième