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tion ; la recherche d’un absolu documentaire », etc… (page 35).

Ou bien :

«…. Par là, les termites de son œuvre, les grisailles de leurs évolutions se teintaient d’âpres épithètes, se trempaient de la vibration d’art, se disposaient en amertumes graduées, en états d’âme vulgaires sans doute, mais passés au crible d’un cerveau impressif, colorés d’une désespérance glaciale comme une bise, coupante comme un grésil… » (page 11).

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Enfin et quel que soit le ver qui ronge Servaise, le fait est qu’il est rongé, grignoté, lentement dévoré, et qu’il souffre et qu’il se tord et qu’il a l’air d’un supplicié, d’un supplicié qui mord et qu’il ne ferait pas bon plaindre de trop près.

Or, tandis que l’infortuné se tordait dans les affres de l’écriture, je songeais (étendant ainsi la signification du livre de M. Rosny) :

— Ce qui le travaille, lui et ses pareils, ce n’est pas seulement le termite du document naturaliste : c’est proprement le mal littéraire.

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Ce mal est peut-être éternel dans son essence. Mais il est visible que, depuis les naïfs aèdes qui amusaient les longues mangeries des âges primitifs, depuis les trouvères à l’âme superficielle et enfantine, depuis les écrivains du dix-septième et du dix-