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LE TERMITE


C’est le titre d’un roman très distingué et infiniment laborieux, torturé et torturant, de ce mahdi-romancier qui a nom J.-H. Rosny. Ce roman nous raconte les gésines littéraires, les pénibles amours et les coliques néphrétiques du jeune Noël Servaise, écrivain naturaliste de son état.

Si j’ai bien compris, le « termite » qui ronge Noël Servaise, c’est la recherche du « document », du petit fait bas, insignifiant, méprisable. À moins que les « termites » ne soient les personnages mêmes des récits de Servaise. Car on peut hésiter entre les deux interprétations, comme vous le verrez par ces deux passages qui vous donneront une idée de la manière de M. Rosny :

« Aussi, en Servaise, comme un clou formidable, perpétuelle, obsessionnelle, grandit l’idée de la note, la vie prise telle quelle, la vérité de la vision, de l’ouïe et de l’événement respecté en idole ; le tourment de se supprimer la réflexion et la transforma-