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genre de sérieux et de bonne volonté que les rois-prêtres de jadis, qu’un Philippe-Auguste, un Louis IX ou un Charles V, et qui, jeté dans un monde totalement différent du leur, joindrait à cela les lumières auxquelles est parvenue, depuis ces grands princes, la conscience de l’humanité ?

Il ne serait pas déraisonnable d’attendre beaucoup d’une âme ainsi constituée. Et qui sait ? Un autocrate pénétré des idées que j’ai dites serait peut-être plus puissant pour l’établissement de la justice et pour l’amélioration de la condition humaine qu’un gouvernement démocratique.

Quand ce désir de justice et de charité s’est emparé d’un coeur profondément sincère et pur, on ne lui fait pas sa part. Ah ! que je voudrais que cet Empereur eût le cœur pur, sincère, héroïque, qu’il l’eût jusqu’à l’oubli des préjugés de sa situation et de sa race et jusqu’au sacrifice complet de sa personne, s’il le fallait ! Ah ! combien je souhaite l’impossible !

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Que ferait-il, ce potentat idéal, qui n’existe pas, mais dont il semble pourtant que le petit-fils de Guillaume Ier nous offre quelques traits ?

Il y a, pour le moins, deux choses que les bonnes âmes de tous les pays, — et aussi, j’en suis sûr, du pays d’Allemagne, — trouveraient toutes naturelles et toutes simples, mais dont les politiques, je ne l’ignore pas, déclareraient l’entreprise impossible et absurde, bien que ces fortes têtes n’en apportent