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que dis-je ? elle tourbillonne autour de lui avec une rapidité si vertigineuse — et si aisée ; il la soutient, il la guide, dans un caprice de pas sans cesse rompus et entre-croisés, avec une si impeccable sûreté ; l’harmonie de leurs mouvements est si parfaite que, si vous espérez jamais voir une grâce plus précise unie à une force plus souple… inutile de chercher, vous ne trouverez pas.

Et, vraiment, cela purifie l’air, que souillent, à côté, les Zétulbés et les Sélikas.

Le quadrille même, dansé par notre étoile faubourienne et par son compagnon, a une gaieté, un entrain, une gentillesse pas très distinguée, mais si bon enfant ! Les jambes fines que moule la soie noire, dardées au plafond dans un enragé mouvement de balancier, parmi l’envolement neigeux des jupons, ont l’air si spirituelles et si contentes !

Les horreurs de la rue du Caire m’ont révélé la décence du cancan.

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Et puis, elles sont parfois exquises, nos petites danseuses montmartroises.

Une d’elles a eu l’autre soir un bien beau cri de piété filiale.

— Dans quels termes es-tu maintenant avec Fuite-de-gaz ? lui demandait-on.

Elle qualifia durement son ancienne amie et ajouta :

— Elle a eu le toupet de faire écrire par un jour-