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mure : « Des mots ! des mots ! » Mais il reste sombre et il cache le journal pour qu’on ne le lise pas autour de lui.


                                       14 octobre.

Une lettre anonyme lui apprend que, le 23 septembre, c’est-à-dire le lendemain du premier tour de scrutin, la femme d’un de ses plus zélés partisans a fait demander secrètement une entrevue à l’un des ministres de M. Carnot, et que cette entrevue lui a été d’ailleurs refusée.

Il songe : « Ô femmes ! ô femmes ! »


                                       15 octobre.

Où sont les volumineux courriers d’autrefois, les lettres par centaines, offres de services et protestations de dévouement, les lettres qui disaient : « Tu seras roi ! » les billets parfumés des grandes dames, les enveloppes à cachets rouges où les cuisinières enthousiastes mettaient leurs économies ?

Il n’y a, ce matin-là, que treize lettres. Douze viennent de fonctionnaires révoqués qui réclament, les uns avec des lamentations et les autres avec des injures, le second mois de leurs appointements.

La treizième est de Mme Pourpe.

                                       16 octobre.

Défection publique et définitive de M. Vergoin. Il reproche au général de manquer d’austérité.