Page:Lemaître - Les Contemporains, sér5, 1898.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

UN GRAND VOYAGEUR DE COMMERCE

Je viens de lire les deux énormes volumes, intéressants encore que confus, que M. Stanley vient de publier en dix langues sous ce titre à effet : Dans les Ténèbres de l’Afrique. Cette lecture m’a laissé une impression singulière.

Voilà un homme tout à fait remarquable par le courage, l’énergie, la patience, la persévérance, la lucidité d’esprit, le talent d’organiser et de commander. Il a, non le premier, mais après très peu d’autres, découvert un grand morceau du mystérieux continent noir. Il est digne de notre admiration, et nous ne songeons point à la lui marchander.

Comment se fait-il donc (je parle ici pour moi et pour quelques-uns) que, l’admirant, nous ne parvenions pas à l’aimer, et qu’il y ait, dans les sentiments qu’il nous inspire, un peu d’incertitude, de malaise, presque de défiance ? Cela vaut la peine d’être expliqué.

      *       *       *       *       *

Il y a explorateur et explorateur. M. Stanley re-