Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée

nemment significatif quand on l’examine de près et qu’on applique à cet examen les procédés les plus récents de l’analyse psychologique. »

L’auteur arrive alors à son sujet. Claude Larcher est allé prendre Colette à sa sortie de la Comédie-Française. Ils doivent souper en tête-à-tête dans un cabaret du boulevard, puis rentrer tous deux chez Colette. Mais tout à coup la comédienne a ce caprice, d’aller entendre la messe de minuit à la Madeleine.

Description de la cérémonie. Considérations sur ce fait, que « l’élément mondain en est complètement absent ».

Colette est bien jolie dans ses fourrures, sous sa petite toque de loutre, à demi agenouillée sur un prie-Dieu. Au commencement, elle garde son sourire énigmatique, son sourire à la Botticelli. Mais, peu à peu, l’expression de son visage devient sérieuse, et Claude voit deux larmes rouler lentement dans sa voilette.

Il se demande en trois pages ce que signifient ces larmes. Larmes de comédienne, sans doute ; larmes de névrosée sensuelle, superficiellement émue par ce qu’il y a de théâtral dans cette fête nocturne et dans cette antithèse d’un Dieu naissant sur la paille d’une étable… Claude se méfie.

Mais les pleurs de Colette redoublent. Qui sait, après tout, ce que peut sentir, devant ce mystère de l’amour divin, celle qui a tant et si cruellement