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Et voici les premières lignes :

« Tous les observateurs ont remarqué ce qu’il y a de troublant, d’alliciant et de profondément nostalgique dans le regard des femmes qui offrent cette particularité d’avoir des yeux bleus avec des cheveux bruns, — surtout quand ces femmes appartiennent à une race douloureusement affinée par des siècles de vie élégante et artificielle. C’est un de ces regards, imprégnés d’exquise malfaisance, que voilaient, à cette heure crépusculaire qui suit le five o’clock tea, les longs cils, — ah ! si longs ! — de la comtesse Alice de Courtisols qui, blottie sur un pouf, à l’abri d’un paravent anglais, etc.. »

M. Pierre Loti nous donnera Kouroukakalé. Ce sera le nom d’une jeune Lapone amoureuse d’un officier de marine. On verra dans ce livre des fiords, des bancs de glace, des baleines, des morses, des rennes, des martres zibelines et des aurores boréales. Au bout de six mois, l’officier de marine s’en ira, et Kouroukakalé mourra de désespoir.

Quelques phrases au hasard :

« Un ciel gris-perle avec des matités de cendre çà et là et des irisations de nacre vers le bas… Notre phoque familier allongeait sa tête de jeune chien entre les seins pointus et couleur de safran de ma petite amie, et parfois léchait doucement ses cheveux brillants d’huile. Et je me rappelais une petite danseuse que j’avais vue l’autre année à Yokohama. Et je songeais que la petite danseuse mourrait, et que Kouroukakalé mourrait aussi, et que je mourrais pareillement… »

Quant au prochain récit de M. Georges Ohnet, il