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sait, l’amour de la terre, vous prévoyez le sujet. Ce sera l’histoire d’un vieux paysan qui fera le partage de ses biens à ses enfants ; ceux-ci, trouvant qu’il dure trop, le pousseront dans le feu à la dernière page. Je pense qu’il y aura aussi une fille-mère qui jettera son petit dans la mare. Et je suis à peu près sûr qu’il y aura une idiote, ou un idiot, peut-être deux, ou trois. Et tous ces sauvages seront grandioses. Et le livre sera épique et pessimiste. Il faut qu’il le soit, M. Zola n’en peut mais. Et le roman commencera ainsi :

« Le soleil tombait d’aplomb sur les labours… L’odeur forte de la terre fraîchement écorchée se mêlait aux exhalaisons des corps en sueur… La grande fille, chatouillée par la bonne chaleur, riait vaguement, s’attardait, ses seins crevant son corsage… — N… de D… ! fit l’homme ; arriveras-tu, s…pe ? »

L’optimisme de M. Renan ira croissant. Ce sage publiera un nouveau drame philosophique intitulé le Dernier Pape. Cela se passera au vingtième siècle. Le pape Pie XI annoncera par une suprême encyclique (Gaudeamus, fratres) à ce qui restera du monde chrétien qu’il remet ses pouvoirs aux mains de l’Académie des sciences de Berlin. Il croira le temps venu de la solution oligarchique du problème de l’univers.

À ce moment, l’élite des êtres intelligents, maî-