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une faute d’orthographe, les « connaissances zutiles », qui raille à la fois les dernières réformes de l’enseignement et la prononciation du Conservatoire ?… N’y a-t-il pas là comme des harmonies préétablies ? et certains calembours excellents n’auraient-ils point été prévus par le Démiurge de toute éternité ? « Ô profondeurs ! » comme disait Victor Hugo.

Est-il défendu d’imaginer qu’une Puissance inconnue, ayant d’abord permis aux hommes d’établir entre les choses et les mots des rapports constants, universels et publics, a voulu enfouir en même temps dans les ténèbres des idiomes humains certains rapports secrets, absurdes et réjouissants des mots avec les objets ou des vocables entre eux, et en a réservé la découverte à quelques privilégiés du rire et de la fantaisie ? Grosclaude est assurément un de ces hommes. À première vue, il y a du hasard dans ses inventions. À force de secouer les mots comme des noix dans un sac, on amène entre eux d’étranges rencontres, des façons nouvelles et baroques de s’accrocher. Mais, soyez-en sûrs, ces rencontres, d’où jaillit parfois une pensée originale, ne sont aperçues que de ceux qui savent les voir ; et, s’ils parviennent à en dégager de l’esprit ou même un peu de philosophie, c’est que cette philosophie et cet esprit, ils les apportaient avec eux. Il y a coq-à-l’âne et coq-à-l’âne. L’Évangile même contient un calembour sublime. Un jour, M. Grosclaude, rien