Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/330

Cette page n’a pas encore été corrigée

bellissent l’existence d’une locomotive à l’âge des passions ?

« — Jamais, monsieur, vous me croirez si vous voulez !… Mon Dieu, j’ai eu comme les autres mes heures de poésie…

« — Vos vapeurs ! »

Et cela continue… Est-ce moi qui suis fou ? Je trouve dans ces facéties conduites avec tant de sang-froid une véritable puissance d’invention charentonnesque. Vous m’excuserez donc de m’y arrêter si longtemps. Car rien n’est indigne d’intérêt dans la littérature, rien, si ce n’est le médiocre. N’avez-vous pas été frappés, dans les trop nombreuses citations que j’ai faites, de la merveilleuse justesse des jeux de mots dont elles sont semées et, si je puis dire, de leur caractère de nécessité ? N’a-t-on point cette impression que l’auteur ne pouvait pas ne pas les faire, et que cependant nous ne les aurions point trouvés ? Ce signe est un de ceux auxquels on reconnaît les belles œuvres. Vous voyez bien que l’art de Grosclaude est du grand art ! Ne jurerait-on point qu’une Providence a voulu que Fulgence et Waflard collaborassent à un grand nombre de vaudevilles, tout exprès pour qu’un lecteur malade de Francisque Sarcey pût être qualifié de « blafard (et Fulgence) » ? que le tabac fût inventé pour qu’un reporter demandât à une vieille locomotive : « Vous fumez ? » — et que le mépris s’exprimât par le monosyllabe « zut ! » pour que Grosclaude inventât