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chant homme ! » Deux amoureux viennent offrir deux colombes : Antistius délivre les colombes et bénit les amoureux. Arrive une députation des Æquicoles : il s’agit de donner une nouvelle constitution à leur cité. « Toutes les victimes nécessaires pour obtenir l’assistance des dieux, nous les fournirons. — Consultez l’esprit des pères, répond Antistius ; pratiquez la justice et respectez les droits des hommes. — Hé ! répliquent les Æquicoles, s’il ne s’agit que de raison, nous avons aussi des sages parmi nous… Voilà la première fois que nous voyons un prêtre ne pas pousser aux sacrifices. » Antistius, resté seul, se désespère, et voilà que Carmenta, sa sibylle, sa fille spirituelle, vient à lui, découragée. Elle voudrait bien être épouse et mère. « On ne délie personne du devoir, répond le prêtre. — Au moins, dit la jeune fille, aimez-moi un peu. La femme ne fera jamais le bien que par l’amour d’un homme. — Soeur dans le devoir et le martyre, je t’aime », dit Antistius en la baisant tristement au front.

Cependant tout le monde veut la guerre contre Rome, même les démagogues, parce qu’ils espèrent qu’une révolution en sortira ; même les libéraux, parce que « leur retraite, disent-ils, serait le triomphe de l’absurde ». Antistius se prête mollement aux cérémonies qui doivent accompagner la déclaration de guerre. Le mécontentement grandit ; un scélérat, Casca, égorge le grand prêtre et lui succède, rétablissant ainsi l’antique tradition. Mais Carmenta,