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ERNEST RENAN

LE « PRÊTRE DE NÉMI »[1].


Le grand magicien nous préparait une dernière surprise : il vient d’écrire une œuvre de foi. Telle a été mon impression dès l’abord, et elle m’est demeurée, bien que le livre ait produit sur d’autres une impression toute contraire. C’est peut-être qu’il y a plusieurs façons de lire et d’entendre M. Renan, et que, cette fois, j’ai choisi la bonne. Le Prêtre de Némi, contre toute attente, m’a édifié.

Sans doute vous y reconnaîtrez quelques-unes des idées que M. Renan a exprimées déjà (dans les Dialogues philosophiques, dans Caliban, dans la Fontaine de Jouvence, dans les Souvenirs, dans l’article sur Amiel) ; vous y retrouverez son dilettantisme, son attitude en face du monde, son âme hautaine et

  1. Cf. Les Contemporains, I, et Impressions de théâtre, I.