M. TAINE ET LE PRINCE NAPOLÉON
Vous vous rappelez que, il y a quelques mois, M. Taine publiait dans la
Revue des Deux-Mondes deux chapitres sur l’empereur Napoléon. Je les
ai résumés, j’en ai dit mon impression, et quelles atténuations
et quels
compléments j’aurais voulus à ce portrait grandiose, à la fois abstrait
et vivant. Au reste, je m’attachais moins à discuter la vérité de
l’inhumaine et surhumaine figure tracée par l’historien qu’à démêler
comment et pourquoi il l’avait vue ainsi. C’est à ces deux chapitres que
répond aujourd’hui le prince Napoléon. Peut-être eût-il mieux fait
d’attendre l’apparition du volume, où sans doute le jugement porté sur
l’homme s’expliquera mieux par le jugement porté sur l’œuvre ; mais nous
concevons la généreuse impatience du neveu de l’empereur.
Le livre du prince Napoléon est éloquent et violent. Mais au fond et malgré les inexactitudes et les