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EDMOND ET JULES DE GONCOURT


C’est avec un peu de chagrin que nous avons vu M. Renan[1] comprendre le roman dans ses dédains exquis, auxquels si peu de choses échappent. Je sais bien qu’il faisait, comme de juste, une exception en faveur de M. Victor Cherbuliez et des romanciers académiciens. Il admettrait sans doute quelques autres exceptions si on le pressait un peu, et cela nous suffirait, car ce ne sont pas les romans-feuilletons qui nous tiennent à cœur. Il n’en reste pas moins que M. Renan considère le roman comme un genre inférieur et peu digne, pour parler sa langue, des « personnes sérieuses », lorsque la science, la critique et l’histoire sont là qui offrent un meilleur emploi à nos facultés. En quoi meilleur, je vous prie ? C’est pure coquetterie de proclamer à tout bout de champ la supériorité de la

  1. Réponse à M. Victor Cherbuliez.