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l’Océan » accompagnent les cascades de Mme d’Hermany. Et le style est « distingué » à l’égal des personnages et du décor. Jacques trouve que « le divorce, dont on parle beaucoup cette année, enlève au mariage le sentiment de l’infini ». Il enseigne à Jeanne, comme un simple Bellac, « le sens divin des choses ». Je lis ailleurs que « l’amour de M. de Maurescamp ne contenait aucun élément impérissable : c’était, pour employer une expression de ce temps, « un amour naturaliste ».

Voyez-vous le sourire dédaigneux et pincé ? Mais je voudrais bien savoir si les trois quarts des amours que nous conte M. Feuillet ne sont pas des amours « naturalistes » ! Le monde où ils sa déroulent, il est vrai, et le style qui les enveloppe sont essentiellement aristocratiques ; mais aussi ils s’en piquent trop ! et, affectation pour affectation, celle de M. Feuillet n’est guère moins irritante que celle de M. Zola. C’est étonnant comme certains salons me font aimer le coron de Germinal. Pour Dieu ! montrez-nous une héroïne qui ne soit pas splendidement belle et mirifiquement intelligente ! Montrez-nous un amoureux qui ne soit pas un homme supérieur ! Montrez-nous en un au moins qui ne sache pas monter à cheval ! Vraiment ? tous les hommes et toutes les femmes sont comme cela au faubourg Saint-Germain ? Nous sommes forcés de vous croire sur parole, ne pouvant y aller voir, et cela nous dépite. L’étalage continuel de ce monde inaccessible a quelque chose d’impertinent et