Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/281

Cette page n’a pas encore été corrigée

saugrenu le mot est pris ici. Ah ! que M. Wolff connaît bien son public !

Et comme il sait ce qui lui convient, à ce public, et ce qu’il peut supporter ! Comme il sait faire avec lui, pour sa joie et pour son édification, l’homme à la fois dégagé et sérieux, le boulevardier et le moraliste, le monsieur qui comprend tout, mais qui pourtant respecte ce qui doit être respecté, le monsieur qui n’a pas de préjugés, mais qui a cependant des principes ! Savourez, je vous prie, ces phrases exquises où respire tout le libéralisme indulgent d’un esprit supérieur. Il s’agit du Père Hyacinthe :

… Mes convictions personnelles n’ont pas à intervenir dans cette affaire ; j’étais allé là comme un Parisien désireux d’entendre une grande parole qui jadis fit courir tout Paris à Notre-Dame, et je n’ai trouvé qu’un comédien de talent. Il m’est arrivé de subir une grande impression dans une belle cathédrale aussi bien que dans un temple protestant ou dans une synagogue. Si ce n’est pas la propre croyance ( ?) qui se réveille, c’est la foi des autres qui vous surprend.

Voilà le philosophe. Voulez-vous le critique ? M. Wolff compare aux trois mousquetaires, qui étaient quatre, les quatre romanciers naturalistes : Edmond de Goncourt, « à qui la carrure des épaules et l’embonpoint donnent un certain vernis majestueux », Émile Zola, Alphonse Daudet et Guy de Maupassant. Pour lui, Maupassant est le « jeune abbé » de la petite Église naturaliste. « Guy de Maupassant, c’est