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de Paris, Paris capitale de l’art, la Gloire à Paris. M. Wolff patronne les grands hommes et les tutoie ; il est lui-même un homme illustre. Un jeune romancier a récemment consacré à sa gloire un livre tout entier, qui est bien un des livres les plus extraordinairement bouffons qu’on ait jamais écrits sans le savoir. L’auteur l’appelle « le grand Wolff » et voit en lui « la plus puissante incarnation de l’esprit parisien dans le journalisme ». Enfin la Revue illustrée vient de donner son portrait, après ceux de MM. Alphonse Daudet, Massenet et de Lesseps. Et le public a évidemment trouvé cela tout naturel.

Or ce montreur et cet émule des gloires parisiennes, ce Parisien qui a le dépôt de l’esprit de Paris, est né à Cologne ; et je n’ai pu parvenir à comprendre, dans le récit de M. Toudouze, s’il s’était fait naturaliser Français. Il va sans dire que je ne lui fais pas un reproche de son origine, et je sais du reste qu’il est brave homme et galant homme et que sa conduite pendant la guerre a été exactement ce qu’elle devait être. Si je rappelle que le plus Parisien de nos chroniqueurs nous vient d’Allemagne, c’est tout simplement parce qu’il y paraît. Cet homme d’esprit n’a jamais été spirituel, du moins à ma connaissance. Et ce prince des chroniqueurs, dès qu’il cesse de nous raconter des anecdotes et s’élève à des « idées générales », écrit la plupart du temps dans une langue qui n’a pas de nom : un pur charabia de cheval d’outre-Rhin. J’avais recueilli quelques-unes de ses phrases