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insignifiants et agréables, et qui sont ce que nous avons, je crois, de plus approchant des romans des authoress anglaises.

Tout à coup nous nous rappelons, avec surprise, que Mme Dufrénoy a fait des élégies et qu’il y a eu, voilà soixante ans (comme c’est bizarre !), des gens qui disaient d’un air attendri :

  Veille, ma lampe, veille encore :
  Je lis les vers de Dufrénoy.

La muse du règne de Louis-Philippe, Mme de Girardin, défile à son tour. Nous croyons voir une gravure de Tony Johannot. Invinciblement nous la plaçons sur une pendule, avec une lyre. Et cependant nous songeons qu’elle fut dans son temps une grâce, un charme, un esprit, que cela est vrai, que cela est attesté par de nombreux témoignages ; et nous faisons un mélancolique retour sur nous-mêmes et sur la vanité de toutes choses.

À ce moment Mme de Rémusat nous accueille, si fine, si intelligente, égale pour le moins à Mme de Caylus et à Mme de Staal-Delaunay, et dont les mémoires ont le mérite incomparable de nous dérouler, avec le portrait du premier consul et de l’empereur, les transformations successives des sentiments de l’écrivain à l’égard de cet homme et comme la lente découverte du modèle par le peintre. — Et voulez-vous quelque chose d’extraordinaire ? Une femme, Mme Ackermann, très studieuse et très savante, d’existence unie et qui