Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/257

Cette page n’a pas encore été corrigée

de petite fille ; bref, une de celles qui ont le plus drôlement et le plus gentiment confondu les « délicieux épanchements » de l’amour avec « l’exercice de la philosophie et de la vertu ». M. Jacquinet oublie de nous dire ce que cette aimable femme tenait de son mari et transmit à son amant, et, quel clou chassait l’autre dans le coeur de Mme du Châtelet. Il commet beaucoup d’autres omissions, dont nous devons le remercier pour nos filles. — Près de Mme d’Épinay, Mme d’Houdetot, si plaisante par son ignorance du mal, par son obéissance prolongée aux bonnes lois de nature, par son indulgence que la Révolution ne put même inquiéter, et par le divin enfantillage d’un optimisme sans limites. — Et, après cette colombe octogénaire, voici surgir Mme Roland, une fille de Plutarque, une enthousiaste, une envoûtée de la vertu antique, qui, lorsqu’elle écumait le pot chez sa mère, songeait à Philopoemen fendant du bois. — Voici trois maîtresses d’école, trois enragées de pédagogie : Mme de Genlis, le type de la directrice de pensionnat pour demoiselles, sentimentale et puérile ; Mme Necker de Saussure, esprit solide et supérieur, d’un sérieux un peu funèbre, le modèle des gouvernantes protestantes ; Mme Guizot, très bonne âme, avec quelque chose d’ineffablement gris, écrivant ce que peut écrire une demoiselle qui, à quarante ans, épouse M. Guizot, séduite apparemment par sa jeunesse. — Reposons-nous avec les romans de Mme de Souza, histoires simples, morales, non point fades, abondantes en détails