gnages des contemporains qu’il donnait toujours de sa personne dans la mêlée, que le combat l’enivrait et le transfigurait, et qu’il apparaissait alors, les yeux flamboyants, tout rouge de sang, « pareil au dieu Mars ». Mais tout de suite après ce furieux noviciat, il tombe dangereusement malade. « Un instant on le crut fou. » Il en réchappe ; il vient à Paris. Son père, qui continuait à le surveiller de fort près, l’arrache à la société des petits-maîtres : « Ils feront de mon fils un joueur et un libertin. » Il n’aimait pas la femme à qui on l’avait marié. Mme la Princesse note dans une lettre, comme un fait digne de remarque, qu’il s’est laissé embrasser par sa femme et lui a fait quelques caresses. Richelieu, qui avait un œil dans l’alcôve du duc d’Anguien, prenait fort mal sa discrétion calculée à l’égard de la duchesse. C’est sur tout cela que nous voudrions avoir quelques détails. Après la tyrannie paternelle, la tyrannie du cardinal s’appesantissait sur le fougueux adolescent. Une fois, à Lyon, il se dispense d’aller rendre ses devoirs au vieil archevêque, frère du grand ministre : Richelieu l’oblige à aller faire, tout frémissant de rage, amende honorable au bonhomme. Pourtant le cardinal l’appréciait et l’aimait. Il le recommande avant de mourir, au roi qui, mourant lui-même, lui donne un commandement en chef.
Enfin ! il allait donc pouvoir dépenser librement l’extraordinaire somme de vie et d’énergie qui était en lui et que tout avait comprimé jusque-là. Nous