Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA JEUNESSE DU GRAND CONDÉ

D’APRÈS M. LE DUC D’AUMALE[1]

Ce doit être une chose agréable que d’être prince, non pas roi ou empereur (ceux-là ont de trop lourdes servitudes, s’ils ont peut-être des joies d’orgueil plus intenses), mais grand seigneur porteur d’un grand nom historique, prince en retraite dans une démocratie et, si vous voulez, vaguement prétendant. D’abord, il y a des chances pour que l’on soit heureusement doué et, par les qualités physiques et intellectuelles, au-dessus de l’ordinaire. Je n’irai pas jusqu’à dire avec La Bruyère que « les enfants des dieux se tirent des règles de la nature, que le mérite chez eux devance l’âge et qu’ils sont plus tôt des hommes parfaits que le commun des hommes ne sort de l’enfance ». Il s’est rencontré des princes d’une nullité incontestable, même aux yeux de l’observateur le plus respec-

  1. Histoire des princes de Condé pendant les XVIe et XVIIe siècles par M. le duc d’Aumale, t. III et IV. (Calmann Lévy.)