Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/167

Cette page n’a pas encore été corrigée

écrit quelquefois comme un poète ému et qui trouve sa langue sans trop y songer ; plus souvent comme un magistrat qui a des lettres.

      *       *       *       *       *

… Et dire que je n’aurais peut-être pas vu tout cela si je n’avais pas su que M. de Glouvet est avocat général !


II

Mais c’est assez chicaner sur son plaisir. Si M. de Glouvet n’est peut-être pas partout un écrivain accompli, il s’est montré, comme j’ai dit, poète en plus d’un endroit, et, une fois, poète puissant dans le Berger.

Je ne veux point parler de ses romans bourgeois, qui pourtant ne sont point ennuyeux, mais où je n’ai pas fait de découvertes et dont les dialogues ont quelquefois le tort de rappeler ceux de Paul de Kock. Je laisse même de côté des figures vivantes, mais d’une invention facile, telles que la fermière Rose Chandoux, la terrible mère qui veut faire un notaire de son fils, et Geneviève Bourgeois, la vieille fille héroïque, gardienne jalouse de la terre familiale, dont la vie n’est qu’un amer et silencieux sacrifice aux derniers du nom, et qui meurt sur ce cri : « Il n’y a plus de Cassoire ! »

Je ne retiens que trois figures : Jean Renaud, Marie-Anne et André Fleuse. Idéalisées ? cela m’est égal : elles pourraient être vraies, et elles sont grandes.

Les cent premières pages du Forestier sont vraiment