La vieille demoiselle Geneviève Bourgeois, propriétaire d’un beau domaine acquis par plusieurs générations de fermiers, reste seule avec les deux enfants de son frère défunt, Gustave et Adèle. Elle a le tort de les gâter et de les mettre au lycée et au Sacré-Coeur. Adèle, ambitieuse et sèche, épouse un vieux pour sa fortune, la dévore en quelques années et, après toutes sortes d’intrigues malpropres pour pousser son mari, se retrouve veuve et sans un sou, et se réfugie à Paris, où nous savons bien ce qu’elle deviendra. Gustave, moins pervers, mais paresseux et médiocre, après avoir tenté de tout, tombe dans la misère et la crapule. Tous deux ont ruiné leur tante, qui meurt de chagrin. Morale : s’ils étaient restés à la Cassoire, tout cela ne serait pas arrivé.
La thèse que soutient ici M. de Glouvet est si juste qu’il ne faut pas lui en vouloir si ces deux romans sont un peu trop conçus comme des démonstrations. En réalité, à moins d’une vocation spéciale et de circonstances exceptionnelles, un fils de paysan qui se fait bourgeois et qui embrasse, comme on dit, les professions libérales, y perd presque toujours, et de plusieurs façons. Il y perd certainement en bien-être. Puis, la vie d’un notaire, d’un avoué, d’un professeur, n’est-elle pas une vie mesquine, pleine de contraintes et de servitudes, à côté de celle d’un propriétaire rural ? De même, un ouvrier des villes est souvent moins heureux qu’un salarié de la campagne. Enfin, le travail des champs garde toujours une noblesse :