dans ses livres. Et, en effet, les romans de M. de Glouvet sont très moraux. Assurément il n’a pas la naïveté de nous montrer la vertu toujours heureuse ; mais il châtie le vice et le crime avec une infaillible régularité. Je ne prétends point que ce souci de corriger les mœurs en racontant des histoires s’étale grossièrement ; mais très souvent il se devine. Il y a dans l’histoire de Jean Renaud, qui fait tant de bonnes actions, qui nourrit son grand-père, puis une vieille pauvresse, qui sauve son ennemi d’un incendie et qui adopte un orphelin, quelque chose qui fait songer à ces livres de lecture des écoles primaires écrits pour la « moralisation » des enfants. Et je ne m’en plains pas, car ce souci d’un bon cœur n’est point incompatible avec l’art ni avec l’observation ; il implique de la cordialité, de la simplicité, de la gravité ; puis, la littérature d’aujourd’hui nous a tant déshabitués des « récits moraux et instructifs » que, lorsqu’il s’en présente un par hasard, on est tout prêt à trouver cela original, on est charmé, on est ému et on s’en sait bon gré ; on se dit comme le Blandinet de Labiche : « Mon Dieu ! que les hommes sont bons ! » et en même temps on jouit de sa propre bonté.
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Un magistrat, c’est souvent un monsieur qui possède des maisons de campagne, des fermes et des