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II

C’est pourtant avec le plus grand sérieux que « la bonne femme Sand » écrivait à propos des Sonnets païens :

     C’est l’hymne antique dans la bouche d’un moderne, c’est-à-dire
     l’enivrement de la matière chez un spiritualiste quand même, qu’on
     pourrait appeler le spiritualiste malgré lui ; car, en étreignant
     cette beauté physique qu’il idolâtre, le poète crie et pleure. Il
     l’injurie presque et l’accuse de le tuer. Que lui reproche-t-il
     donc ? De n’avoir pas d’âme. Ceci est très curieux et continue, sans
     la faire déchoir, la thèse cachée sous le prétendu scepticisme de
     Byron, de Musset et des grands romantiques de notre siècle, etc.

Elle n’a pas trop l’air de s’entendre, la vieille Lélia ; mais enfin elle admire son filleul. Hélas ! qu’aurait-elle pensé si elle avait pu lire les Mesaventures du commandant Laripète ?

Comment en un plomb vil l’or pur s’est-il changé

Le plus triste, c’est que cette transformation n’est peut-être point un si grand mystère, Méphistophélès, à qui Faust fait des phrases, lui répond tranquillement :

Un plaisir surnaturel ! S’étendre la nuit sur les montagnes humides de rosée, embrasser en extase la terre et le ciel, s’enfler d’une sorte de divinité, pénétrer par