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réclamera-t-il pour Marguerite Gauthier. Le comique même de Meilhac et Halévy lui paraît cruel ; et, au contraire, quoiqu’il ne se méprenne assurément pas sur la valeur des œuvres, il a d’amples indulgences pour Nana Sahib, pour Formosa, pour la Famille d’Arbelles, pour les comédies de M. Delpit, préférant dans un drame, pourvu qu’il ait quelque vie et quelque envolée, l’absence d’observation à l’observation triste. Il est vrai que ces indulgences enveloppent peut-être quelque dédain. M. Weiss laisse échapper quelque part cet aveu que ce n’est pas un métier bien réjouissant « d’extraire des nouveautés du jour les maigres parcelles de littérature et de philosophie qu’elles peuvent contenir ».

En revanche, il ne peut approcher Regnard, Scribe ni Dumas père sans prendre feu (et je ne veux pas croire qu’il y ait quelque artifice dans cet échauffement). Il nous parle comme d’une chose toute simple et évidente « de la mollesse et de la pureté délicieuse de la versification de Regnard ». Nous apprenons qu’après Molière « trois écrivains bourgeois, Marivaux, Gresset, Piron, dont l’âme n’était tissue que de délicatesse, de fierté, de noblesse, de pensées honnêtes, avaient épuré et divinisé la scène comique ». M. Weiss nous dit ailleurs que « depuis qu’il sait lire, il a conçu pour ces deux prodiges, Dumas et Scribe, une passion infatigable et stupide ». Le Verre d’eau lui semble inspiré par « une vue supérieure des choses humaines » ; et il appelle enfin la « mixture Auber-