la Revue bleue[1] et dans le Journal des Débats les trois années de critique dramatique de cet ancien professeur qui a été journaliste, conseiller d’État, directeur des affaires étrangères, et qui est resté un fantaisiste, sinon un bohème, un « inclassable », sinon un déclassé, on est charmé, ravi, ébloui : mais on est aussi déconcerté, ahuri, abasourdi. Tant d’esprit, de verve, d’imagination drolatique ! Tant de philosophie ! tant d’observations, de vues en tout sens et sur toutes choses ! Mais, en même temps, des affirmations si imprévues ! des préférences si excessives, si insolentes et si légèrement motivées ! une critique si capricieuse ! des théories si peu liées entre elles ! Plus on est amusé par ces échappées de verve, et moins on se sent capable de résumer, d’expliquer, de ramener à un semblant d’unité les sentiments littéraires de M. J.-J. Weiss. Et quand on serait parvenu à tirer le critique au clair, l’homme resterait, plus complexe et plus surprenant encore.
I
Cherchons du moins à saisir pourquoi M. Weiss est à ce point insaisissable. En détournant un peu de
- ↑ Voy. notamment les articles sur le Roi s’amuse, Fédora, Un roman parisien (de M. Octave Feuillet), la Tour de Nesle, dans la Revue des 4 novembre, 2 et 16 décembre 1882, 10 février 1883. La Revue des cours littéraires a publié des conférences de M. J.-J. Weiss sur Favart, Piron, Gresset, dans ses numéros des 18 février et 29 avril 1865.