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Dernièrement, vous souvenez-vous ? il s’agissait du discours de réception de M. François Coppée. « Il fallait, dit à peu près M. Sarcey, laver M. de Laprade de l’horrible accusation de panthéisme. Il paraîtrait qu’il n’a jamais célébré la création que pour s’élever tout de suite au créateur. Allons, tant mieux, tant mieux ! » Je dirais volontiers avec Philaminte : Sentez-vous comme moi la saveur de cet « Allons, tant mieux » ?

Encore un exemple. Il s’agit des plagiats dont on accuse M. Sardou.

Sardou est un emprunteur, soit. Mais il faut croire que cela n’est déjà pas si facile d’emprunter, puisque ni vous ni moi ne le faisons. Comment ! il y avait là une pièce à faire avec les débris de Miss Multon et de la Fiammina, une pièce qui pouvait avoir cent représentations et rapporter cinquante mille francs ; vous le saviez et vous ne l’avez pas faite ? Vous êtes des idiots, mes amis.

Encore celui-ci, à propos d’un cas de prononciation,

Non, vous n’imaginez pas la joie intime et profonde que sent la fille d’un concierge le jour où elle a prononcé pour la première fois désir. Il y a chez elle comme un gonflement d’orgueil… Elle possède les traditions de la Comédie française, elle parle comme Molière. Ne la poussez pas, elle vous jetterait superbement au nez un d’sir où il ne resterait plus d’e du tout. Mieux que Molière ! etc.

Je pense qu’on entrevoit maintenant le tour habi-