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idées troubles, du mauvais style et des passions injustes : or, M. Sarcey aime la netteté et il a naturellement bon cœur. Et c’est pourquoi il s’est enfermé dans le journalisme pratique et familier.

Grand redresseur des petits abus, protecteur des petits fonctionnaires, terreur des administrations et des Compagnies, hygiéniste convaincu, épris avant tout d’utilité, capable de s’intéresser à tout ce qui touche à notre « guenille », vivant bien sur la terre et aimant y vivre, pareil en cela à ses ancêtres du XVIIIe siècle dont il a l’ardeur d’humanité et l’activité d’esprit — moins la sensiblerie et les illusions, — que de questions n’a-t-il pas remuées et que de services n’a-t-il pas rendus ou voulu rendre ! Les écoles primaires, les traitements des petits employés, les paperasseries plus que chinoises des bureaux, les bourdes solennelles de la magistrature et l’élevage des nourrissons, le divorce et les réceptions de l’Académie, les caisses d’épargne, la question des égouts et les questions de grammaire… il faudrait, comme on dit en vers latins, une bouche de fer et beaucoup de temps devant soi pour énumérer seulement les sujets où M. Sarcey se joue depuis vingt ans avec une aisance robuste et quelque chose de la souple curiosité d’un Voltaire écrivant certains petits articles du Dictionnaire philosophique ou d’un Galiani abattant de verve son Dialogue sur les grains.

Vous oubliez, me dira-t-on, ses histoires de curés, de moines, de religieuses. — Hé ! oui M. Sarcey en