chanel parlant des libertés de la versification de Racine. Mais justement, bien des libertés semblent prises au hasard dans la versification romantique.
Il arrive, du reste, à M. Deschanel d’appeler romantiques des vers de coupe parfaitement classique.
Tantôt, dit-il, le poète déplace la césure :
Mais sans argent | l’honneur n’est qu’une maladie.
Tantôt il met la césure après les trois premières syllabes :
C’est dommage :| il avait le cœur trop au métier,
etc., etc.[1]. »
Mais on trouve des vers de ce genre tant qu’on en veut chez tous nos classiques ! Ce n’est point chez eux une loi absolue que le principal repos soit après la sixième syllabe : il leur suffit souvent que cette syllabe soit nettement accentuée.
Et qu’y a-t-il de romantique dans Britannicus ? D’abord le récit de l’enlèvement de Junie. « La peinture de cet attentat a fourni au poète des vers d’un coloris charmant et romantique[2]. » Je relis le morceau et j’y cherche ce romantisme.
Belle sans ornement, dans le simple appareil
D’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil.