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liques d’exprimer des choses très simples : « Si j’allais vous dire, de mon autorité privée : Confessez-vous, est-ce que vous tomberiez à genoux ? » Voilà qui va bien, et cela suffit. Qu’il ajoute : « Ne serais-je pas plutôt l’objet de votre juste colère ? Ne crieriez-vous pas au tyran de l’âme, au bourreau des consciences ? » passe encore ! Mais ce n’est pas assez pour lui : « Les dalles que vous foulez aux pieds, ne les arracheriez-vous pas pour me les jeter à la tête et m’étouffer dessous ? » Ceci est décidément de trop. Et notez que cet éclat survient dans une des parties les moins importantes du sermon, dans le développement d’un argument accessoire. — Le style, souvent excellent, n’est pas toujours d’une entière pureté (c’est une critique que l’on peut se permettre, puisque le Père Monsabré apprend par cœur et récite ses discours, comme Massillon et comme les neuf dixièmes des orateurs). On a le déplaisir d’entendre des phrases de ce genre : « Ces quatre choses se donnent la main, » ou : « L’épanchement est la racine de l’amitié. »

Enfin j’ai dit que le Père Monsabré parlait pour les croyants et qu’il avait bien raison. Mais, puisque ses auditeurs acceptent de confiance tout ce qu’il leur dit, il n’est peut-être pas de bon goût de chercher à les éblouir. C’est pourtant ce que semble faire l’orateur quand, pour leur montrer que des témoignages ininterrompus attestent l’institution divine de la confession, il fait défiler devant eux une interminable liste, siècle par siècle, des docteurs qui en ont parlé. Il sait