Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée

habituel, mais plus souvent et mieux encore au sens où le mot était pris autrefois dans les confréries d’ouvriers des arts manuels. Ce sont bien « chefs-d’œuvre » en ce sens, ses toutes premières poésies, du temps qu’il faisait ses preuves de maîtrise dans l’atelier parnassien : le Fils des armures[1], le Lys[2], Bouquetière[3], le Jongleur[4], Ferrum est quod amant[5], etc., et plus tard les Récits épiques, cette Légende des siècles en miniature, plus soignée que la grande, de fabrication plus élégante, mieux polie et vernissée. Quelles perles que le Pharaon[6], l’Hirondelle du Bouddha[7], les Deux tombeaux[8] ! Disons le mot, cela fait songer à d’excellents vers latins : ceux qui se sont délectés à cet exercice avant le découronnement des études classiques me comprendront. M. François Coppée me rappelle les grands versificateurs de « l’âge d’argent » de la littérature latine. Il a les souplesses d’un Stace et les roueries d’un Claudien. Il est peut-être le seul poète de nos jours qui soit capable de faire sur commande de très bons vers. Et il est devenu en effet une façon de poète officiel, toujours prêt, lors des anniversaires et des inaugurations, à dire ce qu’il

  1. Poèmes divers.
  2. Ibidem.
  3. Le Reliquaire.
  4. Poèmes divers.
  5. Ibidem.
  6. Récits épiques.
  7. Ibidem.
  8. Ibidem.