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accord soudain de ces deux hommes qui confondent, dans une intimité née d’une mutuelle estime, ce qui fait un pays grand entre tous : la gloire dans le passé et le progrès dans le présent.

Cette vision de l’ingénieur et du gentilhomme enlacés, c’est une bonne moitié de l’œuvre de M. Georges Ohnet. Elle est faite pour réjouir M. Poirier, M. Maréchal et M. Perrichon. Et l’autre moitié séduira particulièrement leurs épouses.


IV

Après cela, que M. Ohnet compose assez bien ses récits, qu’il en dispose habilement les différentes parties et que les principales scènes y soient bien en vue, cela nous devient presque égal. Que ces romans, débarrassés des interminables et plats développements qui les encombrent et transportés à la scène, y fassent meilleure figure ; que la vulgarité en devienne moins choquante ; que l’ordre et le mouvement en deviennent plus appréciables, — je n’ai pas à m’en occuper ici : les quelques qualités de ces romans, étant purement scéniques, échappent à la lecture.

On y trouve, en revanche, l’élégance des chromo-lithographies, la noblesse des sujets de pendule, les effets de cuisse des cabotins, l’optimisme des nigauds, le sentimentalisme des romances, la distinction comme la conçoivent les filles de concierge, la haute vie