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I

Son génie particulier éclate tout d’abord dans le choix même de ses sujets. Ils ont traîné partout et sont d’autant meilleurs pour le but qu’il se propose. L’effet de ces histoires est infaillible : ayant plu depuis si longtemps, elles plairont encore, au lieu qu’avec des sujets un peu nouveaux on ne sait jamais sur quoi compter. Le Maître de forges, c’est l’antique roman de la fille noble conquise par le beau roturier ; seulement, ici, la conquête commence après le mariage : c’est, au fond, le Gendre de M. Poirier, les rôles étant retournés. — Serge Panine, c’est encore, par un côté, le Gendre de M. Poirier, et, par un autre côté, Samuel Brohl et Cie. — La Comtesse Sarah, c’est la vieille histoire du monsieur qui, avec d’horribles remords, trompe son bienfaiteur, et aussi de l’amoureux placé entre deux femmes, le démon et l’ange, la coquine et la vierge (Cf. les Amours de Philippe). — Lise Fleuron, c’est la vieille histoire de l’actrice vertueuse qui n’a qu’un amant et qui nourrit sa mère, de l’innocence méconnue et de la blonde naïve persécutée par la brune perverse. — La Grande Marnière, c’est la vieille histoire, deux fois vieille, des jeunes gens qui s’aiment malgré l’inimitié des parents et du beau plébéien aimé de la belle aristocrate : c’est Mlle de la Seiglière, c’est Par droit de conquête, c’est l’Idée de