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GEORGES OHNET

J’ai coutume d’entretenir mes lecteurs de sujets littéraires : qu’ils veuillent bien m’excuser si je leur parle aujourd’hui des romans de M. Georges Ohnet. Je ferai plaisir à tant d’honnêtes gens et je soulagerai tant de bons esprits en disant tout haut ce qu’ils pensent ! Et puis, si ces romans sont en dehors de la littérature, ils ne sont peut-être pas en dehors de l’histoire littéraire. Et s’ils ne s’imposent pas à l’attention par eux-mêmes, ils la sollicitent par l’étonnante fortune qu’ils ont eue, et qui est de deux sortes.

En quelques années le Maître de forges a eu deux cent cinquante éditions ; Serge Panine, couronné par l’Académie française, en a eu cent cinquante ; la Comtesse Sarah, tout autant ; Lise Fleuron, une centaine, et la Grande Marnière en a déjà quatre-vingts. C’est là, comme on dit, le plus grand « succès de librai-