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n’écrit pas toujours comme cela). Sur la triste et banale opulence de la toile du fond se détache toute la joviale crapule des domestiques. Ah ! c’est là la note vraie, etc. » Et là-dessus M. Huysmans s’excite et s’émerveille. Il n’y a peut-être pas de quoi.


II

En ménage et À vau l’eau marquent un nouveau progrès de la tristesse méprisante de M. Huysmans.

Là, d’abord, la personne du romancier s’étale, déborde. C’est lui qui est au premier plan. Il y a encore des « filles », naturellement ; mais André, Cyprien et même, comme on verra, M. Folantin, c’est M. Huysmans. Du moins, il exprime par leur bouche tous ses sentiments sur la vie et ses idées sur l’art.

Puis ces deux œuvres, d’importance et de valeur très inégales (car En ménage est par endroits un beau livre, tandis que le charme spécial d’À vau l’eau, très vanté par quelques-uns, m’échappe encore), se distinguent par une bassesse volontaire de conception où M. Huysmans n’avait pas encore atteint. Je dis « bassesse » en me conformant sans y songer à l’ancienne poétique qui établissait une hiérarchie des genres et des sujets ; mais pour la nouvelle École comme pour les stoïciens, quoique dans un tout autre esprit, « rien n’est vil dans la maison de Jupiter ».

Le sujet d’En ménage, c’est l’ennui et la difficulté