burg, raconte son histoire. « Après l’anathème que lui a lancé Jésus gravissant le Golgotha, il a vu mourir tous ceux qu’il aimait, et il a cru enfin au Christ le jour où son fils est mort ; mais il a refusé de « plier les genoux ». Puis il a vu sa race dispersée, la religion nouvelle s’emparer du monde, l’empire crouler. Il était plein de haine et d’ennui ; il parcourait le monde, sinistrement. Mais une nuit, sur les ruines du Colisée, il a été touché d’un rayon d’en haut, il s’est repenti. Alors le Christ apparaît. Il annonce à l’éternel voyageur qu’il est pardonné et qu’il peut enfin mourir. Et Ahasver meurt en effet sous les yeux du poète.
L’auteur rapporte dans sa préface que Théophile Gautier disait de la Mort du Juif errant que c’était « une belle fresque sur fond d’or ». Pourquoi une fresque ? Est-ce parce qu’en effet les couleurs n’en sont pas tout à fait aussi éclatantes que le souhaiteraient nos imaginations surmenées et blasées ? Et le fond d’or ? Qu’est-ce que ce fond d’or ? Je pense que c’est l’idéalisme de M. Grenier.
« Lamartine voyait dans la Mort du Juif errant la plus belle épopée moderne et voulait que je reprisse ce sujet en vingt-quatre chants. » Comme ils y allaient, ces hommes d’autrefois ! Au fait, c’était un cadre assez pareil à celui de l’immense épopée que Lamartine avait conçue et dont il n’a écrit que le commencement et la fin (la Chute d’un ange et Jocelyn) : l’aventure d’un ange déchu remontant à la perfection première par