Et tout à coup Olivier s’est rappelé que ces deux phrases lui ont été dites par deux de ses anciennes maîtresses ; il les revoit avec une netteté irritante : c’est fini, son passé le ressaisit ; jamais il ne pourra s’en affranchir ni aimer une vierge comme il convient de l’aimer.
C’est donc vrai ! Le passé maudit subsiste encore.
Le voilà ! c’est bien lui !
Impitoyable, il souille avec ce que j’abhorre
Ce que j’aime aujourd’hui.
C’est dit ! Le vieil enfer me poursuit de sa haine
Jusqu’en mon nouveau ciel.
Sa boue est sur ce lis. Cette gravure obscène
Se cache en ce missel.
Meurs, ô suprême espoir qui me restait dans l’âme !
Meurs ! Pour les souvenirs il n’est pas de Léthé.
Meurs ! car les vieux remords sont exacts et fidèles
Ainsi que la marée et que les hirondelles,
Et tout baiser mauvais vibre une éternité !
Olivier quitte Suzanne et se sauve à Paris…
Il voudrait bien mourir, ne pouvant plus aimer.
Je sais bien tout ce qu’on peut dire contre ce poème.
Qu’est-ce autre chose qu’une variation de plus sur le
vieux thème romantique :
Oh ! malheur à celui qui laisse la débauche… ?
C’est une chanson de jadis, et non des meilleures,