Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et cela continue sur ce ton.

À ces bourgeois joignez deux très bons gentilshommes : l’aimable chevalier de Nantouillet et ce joyeux Vivonne, frère de madame de Montespan, ami de Bussy, de Guiches, de Manicamp, diseur de bons mots, turlupin, hâbleur en amour, très débauché, mort (du mal napolitain) en 1688. Madame de Sévigné l’appelle « ce gros crevé » . Voyez Bussy et Tallemant.

(À propos de Tallemant des Réaux, si vous lisez ses Historiettes, — et il faut les lire pour connaître la réalité d’alors, particulièrement de 1640 à 1669, époque où Tallemant a pu raconter de visu, — vous y remarquerez diverses choses : l’abondance des individus originaux, et que les gens d’aujourd’hui semblent bien plus effacés ; le grand nombre des esprits libres ; la douceur, la bonhomie, la cordialité des mœurs bourgeoises à Paris ; enfin la multiplicité et la familiarité des relations entre la bourgeoisie et la noblesse, et l’absence totale de morgue, la morgue datant du jour où les rangs ont été légalement confondus.) Voilà donc les amis et la bande de Racine. Ce qu’était Racine lui-même avant la Thébaïde, nous le voyons par les Amours de Psyché de La Fontaine. Psyché n’a paru qu’en 1669 ; mais La Fontaine, indolent, avait mis plusieurs années à l’écrire ; et la première partie se rapporte certainement au temps où nos amis se rencontraient