Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

texte, citations, rapprochements et réflexions Elles sont pleines de simplicité, même de naïveté, et il les écrivait évidemment pour lui seul.

Ce qui éclate aux yeux, c’est que le futur auteur d’Esther et d’Athalie adore l’Odyssée ; et que l’Odyssée l’amuse infiniment.

Voici quelques-unes de ces notes :

Les livres de l’Odyssée vont toujours de plus beau en plus beau, comme il est aisé de le reconnaître, parce que les premiers ne sont que pour disposer aux suivants : mais ils m’ont parti tous admirables et divertissants.

La bonhomie des mœurs lui semble délicieuse. À propos d’Hélène, au IVe livre :

On voit bien qu’autrefois les dames ne faisaient point tant de façons qu’elles en font à présent. Et elles vivaient assez familièrement, comme Hélène qui fait apporter avec elle son ouvrage ; devant de jeunes Hommes qu’elle n’a jamais vus.

La nature, même sauvage, ne lui déplaît point. À propos de l’île de Calypso :

Homère nomme des hiboux, des éperviers à la langue large, ce qui montre que c’était un désert tout à fait retiré et qui avait quelque chose d’affreux : ce qui est agréable sans doute, quand cela est adouci par quelque autre objet, comme de la vigne, des fontaines et des prairies, qu’Homère y met encore.

(Lorsqu’il s’agissait de paysages ; les gens du XVIIe siècle disaient « affreux » là où nous dirions « mélancoliques » . Il y a dans les