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qui passait la plus grande partie de son temps au cabaret, et l’abbé Le Vasseur, gentil garçon, bel esprit très futile, qui semble avoir connu toutes les actrices et qui, notamment, mit Racine en rapport avec mademoiselle Roste, comédienne du théâtre du Marais, et mademoiselle de Beauchâteau, comédienne de l’hôtel de Bourgogne ; l’abbé Le Vasseur, toujours amoureux, tantôt de mademoiselle Lucrèce, tantôt d’ « une toute jeune mignonne » dont le nom ne nous est pas parvenu, tantôt de quelque chambrière que nos compères appelaient Cypassis en souvenir d’une belle esclave chantée par Ovide au deuxième livre des Amours.

Tels furent, en attendant Boileau et Molière, les amis de jeunesse de Jean Racine. Non, il ne s’ennuyait pas à Paris. Quand il était obligé d’aller au château de Chevreuse surveiller, pour son cousin Vitart, des menuisiers et des maçons, il datait ses lettres de « Babylone », pour marquer qu’il se considérait comme exilé, et il se vantait d’aller trois fois par jour au cabaret. Évidemment, après ses années de Port-Royal, il était un peu grisé de sa liberté nouvelle.

Ne croyez pas, du reste, à de grands désordres, ni même à aucune sérieuse débauche. Sans doute, en novembre 1661, il écrira d’Uzès, à La Fontaine : « … Il faut être régulier avec les réguliers, comme j’ai été loup avec vous et avec les autres loups, vos compères. » Mais, dans une lettre de lui, de février ou mars 1661, je trouve un passage à mon avis