Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

Leur éclatant plumage :
L’œil ne peut juger au dehors
Qui vole ou bien qui nage
De leurs ombres et de leurs corps.

Puis, il nous parle des poissons « aux dos argentés » :

… Ici, je les vois s’assembler,
Se mêler et se démêler
Dans leur couche profonde ;
Là je les vois (Dieu, quels attraits ! )
Se promenant dans l’onde,
Se promener dans les forêts.

À cause, vous entendez bien, des feuillages qui se reflètent dans l’eau. Cela est beaucoup plus imaginé et concerté que vu : c’est tout à fait du Théophile.

Je suis sûr que ces petits vers, si l’enfant les lui montra, ne déplurent point au bon M. Hamon, qui, comme j’ai dit, avait l’imagination riante, et qui mettait dans ses méditations spirituelles, pour en tirer de subtiles comparaisons à la manière de saint François de Sales, beaucoup de fleurs, d’arbres et d’animaux. Mais surtout M. Hamon dut goûter ces strophes de l’ode deuxième :

Je vois ce cloître vénérable,
Ces beaux lieux du ciel bien aimés,
Qui de cent temples animés
Cachent la richesse adorable.

(Vous avez compris que ces « temples animés », ce sont les religieuses de Port-Royal.)