énigmes ; et que je ne pense pas que, ni chez Scribe, ni chez M. Sardou, ni chez d’Ennery, vous trouviez une plus exacte ni plus habile application du précepte de Boileau :
Que le trouble, toujours croissant de scène en scène,
À son comble arrivé, se débrouille sans peine.
L’esprit ne se sent point plus vivement frappé
Que lorsqu’en un sujet d’intrigue enveloppé
D’un secret tout à coup la vérité connue
Change tout, donne à tout une face imprévue.
(Précepte qui regarde le genre de pièces qu’on aimait avant Racine, mais très peu le théâtre de Racine lui-même.)
Ce qui caractérise Timocrate et presque toutes les pièces du même temps (car tous les auteurs voulaient écrire leur Timocrate), c’est la subordination des personnages à l’intrigue (et, par suite, la facticité ou la nullité des caractères) ; c’est l’extraordinaire dans les faits et dans les sentiments et ce serait (si l’on pouvait prendre au sérieux ces inventions) la fantaisie et l’individualisme en morale.
Ce n’est pas que le drame de Thomas Corneille ne dût être d’un agrément assez vif, non seulement par l’ingénieuse complication de la fable, mais par l’idéal romanesque qu’elle exprime. Peut-être que, si vous lisiez Timocrate, vous vous diriez, après l’avoir lu :
« Que l’idéal de cette société est charmant dans son artifice ! La pure théorie platonicienne de