les auraient pas fait élever en honnêtes gens ? La raison est un peu faible. — Il est célèbre en décembre 1750. Il a, peut-être avant 1752, une place lucrative, celle de caissier du fermier-général Francueil. Et en 1753, le Devin du Village lui rapporte de cinq à six mille francs. Il pouvait donc élever au moins ses deux derniers enfants. Mais sans doute le pli était pris. Et puis, il ne voulait pas commettre d’injustice envers les trois premiers. N’était-il donc pas devenu, dans l’intervalle, l’apôtre de l’égalité ?
Quant au bonheur qui est l’apanage des enfants trouvés… La plaisanterie est lugubre.
Dans la Neuvième Rêverie (1776, deux ans avant sa mort), autre explication :
La mère les aurait gâtés ; sa famille en aurait fait des monstres… Je frémis d’y penser ; ce que Mahomet fit de Séide n’est rien auprès de ce qu’on aurait fait d’eux à mon égard.
Enfin, rappelons ce passage du livre IX des Confessions :
Je n’avais point de famille ; Thérèse en avait une, et cette famille, dont tous les naturels différaient trop du sien, ne se trouva pas telle que j’en pusse faire la mienne. Là fut la première cause de mon malheur. Que n’aurais-je point donné pour me faire l’enfant de sa mère ? Je fis tout pour y parvenir et n’en pus venir à bout. J’eus beau vouloir unir tous nos intérêts ; cela me fut impossible. Elle s’en fit toujours un, différent du mien, contraire au mien et même à celui de sa fille, qui déjà n’en était plus séparé. Elle et ses autres